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Actualités | jeudi 15 Fév.

Retour sur la commission bio nationale d’Intercéréales – Terres Univia

INTERBIO Nouvelle-Aquitaine participe depuis juin 2023 aux réunions nationales du groupe bio des Interprofessions Intercéréales et Terres Univia et y représente l’ensemble des associations interprofessionnelles bio régionales. Les instances nationales reconnaissent l’apport des organisations situées sur les territoires dans la compréhension et le traitement des problématiques régionales.

Cette commission bio se réunit 4 fois par an à Paris : en février, juin, octobre et décembre. Celle-ci vise à échanger sur la conjoncture de la filière et à valider les bilans et prévisionnels de collecte et de mise en œuvre publiés par FranceAgriMer. Ces réunions périodiques réunissent les représentants bio des interprofessions des métiers du grain tel que La Coopération Agricole, les meuniers, les malteurs, les fabricants du bétail, etc.

La dernière réunion s’est tenue le 8 février 2024 et a abordé les thématiques suivantes :

Semis d’hiver

  • En France, 20% des surfaces prévues en cultures d’automne n’ont pas pu être réalisées.
  • En février, le taux d’emblavement est entre 75% et 85% mais des incertitudes sur la qualité et sur l’état d’enracinement demeurent (trop-plein d’humidité).
  • La Nouvelle-Aquitaine se trouve sur des niveaux plus faibles : on estime entre 50% et 70% les surfaces qui pourront être collectées.

Marché des grandes cultures bio au 31 décembre 2023

Blé tendre

Sur les 425 000 tonnes de blé tendre collecté à ajouter aux 140 000 t de stock de report, on estime que 117 000 t ne trouveront pas preneurs en bio. En ce qui concerne les utilisations, étant donné la baisse des prix payés sur la filière, les débouchés en fabrication d’aliments du bétail augmentent. En meunerie, on observe des baisses tant en bio qu’en conventionnel. Des contrats sont néanmoins renouvelés, ce qui est un bon signal.

Orge

En orge, le stock de report est encore important. L’orge de malterie, quant à lui, atteint un équilibre offre-demande. Les difficultés des filières animales pèsent sur les utilisations en céréales, la crise de la filière porcine affecte en particulier les utilisations d’orge.

Maïs

Les stocks de triticale et maïs sont revenus à des niveaux normaux, les utilisations de maïs en fabrication d’aliments du bétail sont très liées à la filière œuf bio et restent pour l’instant stables. En effet, la filière est en ce moment artificiellement maintenue par le manque d’œufs conventionnels.

Pois et féverole

Les volumes de pois et féverole trouvent preneurs et les prix sont rémunérateurs.

Oléagineux

En oléagineux, le soja souffre d’un marché peu dynamique, néanmoins, la production de soja reste une production à valeur ajoutée. En 2022, les prix étaient exceptionnellement hauts et déconnectés, cela explique la baisse observée en 2023.

  • Les prix à l’import restent abordables.
  • La capacité de trituration de la France est insuffisante : les imports se font souvent sous forme de tourteau.
  • L’importation reste nécessaire : 80% du soja français est utilisé en alimentation animale. Les besoins en soja pour l’alimentation animale sont de l’ordre de 131 000 t/an. La France en produit seulement 40 000 t.
  • Seulement 10 à 20% de la production est destinée à l’alimentation humaine dont le cahier des charges est assez contraignant.
  • Le tourteau est utilisé en alimentation animale et l’huile, le co-produit de la trituration, est difficile à valoriser.

Tournesol

En tournesol, la capacité de trituration française est évaluée entre 40 et 50 000 t. Étant donné les stocks, les prix ont baissé et sont proches du conventionnel. La commercialisation des huiles est difficile. Les marchés sont lourds. On observe beaucoup de déclassements vers le conventionnel en huile. Le marché est très compliqué également en huile de colza.

Impact des rendements sur les territoires

Le sud-ouest est plus touché par la baisse des rendements que le reste du territoire. En effet, les rendements en grandes cultures y sont plus faibles, le revenu à l’hectare est donc plus bas, l’impact de la conjoncture sur les exploitations est d’autant plus important.

Évolution du nombre de producteurs grandes cultures bio en France

Le bilan du nombre de producteurs entre 2022 et 2023 serait négatif (chiffres non encore consolidés). Il faut néanmoins considérer que dans la filière grandes cultures le nombre de producteurs ne reflète pas à lui seul l’état de la production. Nous devons également prendre en compte :

  • les exploitations qui repassent en partie en mixte ;
  • les surfaces non cultivées ;
  • les productions déclassées directement en sortie de ferme.

La prochaine réunion de la commission bio d’Intercéréales – Terres Univia se tiendra le 13 juin 2024 au siège de Terres Univia à Paris.

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