Coriandre : plafonnement des aides à la conversion
La Nouvelle-Aquitaine est concernée depuis 2022, et a fortiori à plus grande ampleur en 2024, par des projets de conversion en coriandre bio. La coriandre, jusqu’ici marginale occupe désormais un quart de la surface totale de plantes à parfum aromatiques et médicinales (PPAM) bio régionale. Cette augmentation importante des surfaces de coriandre biologique a été signalée notamment en Lot-et-Garonne, Landes et Dordogne et initiée par des agriculteurs conventionnels.
Des conversions qui nuisent à la filière biologique
Les commissions interprofessionnelles régionales PPAM et Grandes cultures d’INTERBIO Nouvelle- Aquitaine, réunies respectivement les 11 et 28 juin dernier, ont estimé que ces conversions massives en coriandre bio posaient problème. En effet, elles sont liées au niveau d’aide à la conversion de la catégorie PPAM de 900 €, un montant très attractif pour une culture qui peut couvrir de nombreux hectares mécanisés. Or, il n’y a absolument pas de marché pour un nombre aussi important d’hectares. Ainsi, ces cultures, développées très majoritairement sur des exploitations conventionnelles à hauteur de 18 hectares pour atteindre le plafond régional à la conversion et sans débouché alimentaire, ne seront dans la plupart des cas même pas récoltées, utilisées au mieux comme un engrais vert. Les professionnels considèrent que ce phénomène n’est pas favorable à la structuration cohérente et à l’image de la filière biologique et de son dispositif d’aides et souhaitent un encadrement des conversions des graines aromatiques bénéficiant actuellement de ce montant de CAB (coriandre, anis vert, fenugrec, fenouil).
La filière régionale en faveur d’un encadrement des conversions en coriandre bio
Les deux commissions ont ainsi saisi le Conseil d’administration d’INTERBIO Nouvelle-Aquitaine qui a débattu du sujet le 10 juillet 2024. Il en ressort la volonté unanime d’encadrer strictement cet effet d’aubaine. Ainsi sur avis du Conseil d’administration, le Président a saisi la Directrice de la DRAAF Nouvelle-Aquitaine pour proposer de mettre en place un plafond à 3 hectares pour les ateliers de coriandre et autres graines aromatiques et condimentaires. Il s’agit de la surface moyenne de ce type d’exploitation au niveau national, et qui se situe à 2,9 ha en Nouvelle-Aquitaine. La volonté des professionnels étant de se caler sur une référence nationale pour que les autres régions concernées puissent prendre des dispositions identiques. Une exception pourrait être mise en place si le producteur fait preuve de l’engagement écrit de contrat par un acheteur. Il est également demandé au niveau national de modifier pour la campagne 2025 le montant de la CAB pour ce type de productions à 350 euros, ce que la FNAB a d’ores et déja proposé au Ministère.
En conséquence, la DRAAF Nouvelle-Aquitaine, qui a soutenu la proposition d’INTERBIO Nouvelle-Aquitaine a convoqué le 5 septembre au Comité régional Agro-environnemental (CRAEC) pour consulter l’ensemble de la profession agricole régionale sur la mise en place d’un plafond à 3 ha, proposition qui a été soutenue par l’ensemble des organisations professionnelles régionales présentes.
L’arrêté fixant le plafonnement à 3 ha a ainsi été pris par le Préfet de Région le 26 septembre 2024.
