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Actualités | lundi 12 Août.

Grandes cultures bio : la fin de l’hémorragie du marché et une collecte incertaine

La dernière commission grandes cultures bio d’INTERBIO s’est tenue le 25 juin dernier à Saint-Loubès (33) et a réuni plus de 37 participants.

Ce temps a été l’occasion de faire le point sur le marché, la production et le bilan prévisionnel de la collecte bio, ainsi que de revenir sur les travaux filière achevés et en cours. Pour compléter cet ordre du jour, les participants ont pu échanger sur les dernières actualités nationales et sur les règles et les limites de la loi EGAlim.

Le marché des grandes cultures bio en 2023

En France, en 2023, le chiffre d’affaires alimentaire bio stagne à 12 milliards (0% de croissance). À l’exception de la grande distribution, tous les circuits de vente sont en croissance. En particulier, la vente directe croit de 9% et pèse désormais 14% des ventes. En parallèle, les magasins bio enregistrent une progression de 70 millions € de chiffre d’affaires (+2,2 %). Le seul circuit en repli est la grande distribution, à -4% soit 240 millions d’euros par rapport à 2022.

En alimentation animale, la production bio est en recul de -11%. 75% des volumes sont destinés au poulet de chair et aux poules pondeuses.

Le marché des grandes cultures reste attentiste en ce début d’année. Les fabricants d’aliments du bétail et les meuniers annoncent, malgré tout, la fin de la baisse de leurs mises en œuvre qui se stabilisent respectivement à -2% et -10% par rapport à la dernière campagne.

La collecte et les mises en œuvre

Les informations transmises sont issues de la dernière réunion du Groupe d’experts Bio d’Intercéréales Terres Univia qui s’est tenu le 13 juin, réunion durant laquelle sont validés les bilans de collecte et de mise en œuvre de FranceAgriMer et à laquelle INTERBIO Nouvelle-Aquitaine participe.

En 2023, au national, 2,7% des surfaces en bio et en conversion ont été perduEs. Ce phénomène va s’accentuer en 2024 du fait d’une part élevée de surfaces mises en herbe, en non-culture, déclassées ou déconverties. Faute de volume, le C2 est directement déclassé en conventionnel.

On estime, pour cette campagne, que 13% des céréales ont été écoulées à l’export et que 12% ont été déclassées. Les stocks en céréales restent élevés mais ils sont estimés comme nécessaires pour faire face à la soudure et à l’incertitude sur les volumes à venir. Le bilan protéagineux reste équilibré. Au niveau des oléagineux, les marchés restent demandeurs en soja français et à l’équilibre pour le tournesol et le colza.

Les conditions climatiques très compliquées (pluies abondantes, manque de froid en hiver, manque d’ensoleillement au printemps, manque de minéralisation, …) vont impliquer des prévisions de récolte à la baisse sur l’ensemble du territoire français (entre -10% et -50% selon les espèces et les zones). Cela impacte également le stockage à venir (augmentation du séchage et du triage) pour tenter de contrôler les risques sanitaires accrus.

Les difficultés d’emblavement et les prix bas enregistrés jusqu’à mi-mai sur les cultures principales entrainent aussi le développement des surfaces en espèces spéciales (millet, sarrasin, …). Ces cultures constituent des marchés de niche et de nouveaux volumes, non contractualisés en amont, pourraient déstabiliser des marchés qui s’étaient structurés.

Dans ce contexte, les opérateurs cherchent à maintenir les surfaces bio déjà en place. Ils s’organisent pour valoriser au mieux les volumes contractualisés.

Face à la baisse des cours de la dernière campagne et l’impact de cette baisse sur les trésoreries, certains producteurs choisissent la non-culture, la mise en herbe, le déclassement ou la déconversion. Ces pratiques, sur des surfaces trop importantes, pourraient impacter durablement la filière dont certains marchés restent en demande.

Les seuils économiques du Blé au Pain

L’étude réalisée en 2017 a été actualisée en 2024 avec un nouveau groupe de travail. Les résultats montrent que si le consommateur ajoutait entre 1 et 6 centimes d’euro sur le prix de sa baguette, tous les opérateurs de la filière seraient en mesure de couvrir leurs charges et leur rémunération. De plus, selon l’étude, les prix contractualisés restent la meilleure option pour éviter que le producteur subisse seul les à-coups du marché en sécurisant les prix et ses volumes.

Les actualités nationales

Un moment d’échanges et d’information autour du fonds Ukraine 2, des prêts de trésorerie, du plan de relance de la bio, de l’étude de l’ITAB sur les externalités positives de la bio et la nouvelle loi de traçabilité des parcelles non déforestées a conclu l’ordre du jour de cette commission.

Divers points ont également été abordés :

  • Le développement des nouvelles surfaces de coriandre
  • Le calendrier de la mise en œuvre de l’affichage environnemental
  • La campagne de communication régionale
  • L’enquête sur les besoins des organismes stockeurs est renouvelée pour sa dixième édition.

La prochaine commission grandes cultures bio d’INTERBIO Nouvelle-Aquitaine se tiendra le 18 octobre 2024 à Saint-Loubès.

Cette action est réalisée avec le soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine et l’Europe.

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